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dimanche 8 janvier 2012

Un séduisant débat stérile

Rien de plus séduisant que la « taxe Tobin », du nom de l’économiste Prix Nobel en 1981 ! Surtout à notre époque où les ordinateurs boursiers échangent dans le monde entier à la nanoseconde. Un prélèvement, même infime, sur ces énormes transactions en un minuscule laps de temps freinerait la spéculation à très court terme, si nocive à toutes les économies nationales. Et, selon la Commission de Bruxelles, une taxe moyenne de 0,01 % rapporterait 55 milliards d’euros par an à l’ensemble des pays de l’Union européenne…

Voilà qui ne peut déplaire au fisc, tout en s’inscrivant dans les idéologies de gauche. D’ailleurs, forte de sa longue tradition sociale-démocrate, la Suède avait instauré une sorte de « taxe Tobin ». Pour l’abandonner en 1990 devant la fuite des capitaux.

Le président de la République ne peut ignorer l’expérience suédoise. Certes, sur le marché financier mondial, la Suède n’est que marginale. Mais un « cavalier seul » de la France, comme l’a laissé entendre Nicolas Sarkozy, mènerait au même désastre. Sous de belles phrases consensuelles au fort parfum électoral, le chef de l’Etat veut surtout forcer la main à ses partenaires, en commençant par la chancelière Merkel et Mario Monti. Car l’idée n’est plus taboue dans quelques capitales européennes, à condition qu’elle soit réalisée à long terme au niveau de toute l’UE, ce que refusent avec véhémence le Royaume-Uni… et la Suède. Un « plan B » qui n’appliquerait la taxe que dans les pays de la Zone Euro ne fait pas non plus l’unanimité. Quant aux taux (et sur quels produits ?), ils sont encore dans les limbes intellectuels.

Même s’ils étaient unis, les Européens ont en réalité peur de faire « cavalier seul » à l’échelle planétaire. La City de Londres, sans taxe Tobin, profiterait évidemment de l’aubaine. Elle n’est pas la plus à craindre. Le vrai danger viendrait de Wall Street et des places asiatiques suffisamment fortes pour assécher Francfort, Paris et Milan devenus trop « chères ».

Psychologiquement aussi, la simple discussion autour de cette taxe est déjà inappropriée. En plus de sa crise financière, l’Europe entre en récession. Comment, avec des bras cassés et en quémandant l’aide des pays émergents, faire passer cette « révolution » ? Sans doute serait-elle acceptée si les Européens incarnaient une stabilité à toute épreuve en devenant référence mondiale. C’est-à-dire aux calendes grecques…

Editorial de Jean-Claude Kiefer

Dernières nouvelles d'Alsace du 08/01/12

E.F.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un petit rappel la section socialiste de Coudekerque-Branche avions voté contre pour parodier M De Gaulle "Le machin qu'est l'Europe" telle qu'une minorité de speculateurs et profiteurs l'a imposée! Il faut repenser l'Europe, plus une Europe esclave de la finance, mais une Europe libérée et émancipée au service des peuples.

Citoyen Européen