
À peine la dernière réforme entrée en application le 1er juillet, le dossier des retraites revient dans l'agenda politique et social, comme un refrain sans fin ! Demain, le COR (conseil d'orientation des retraites) doit à nouveau se faire entendre. Et sa musique ne sera pas douce aux oreilles des quinquagénaires des générations 1955 et suivantes !
Ce sont elles qui déjà subiront le plein effet du recul de l'âge légal de la retraite à 62 ans voté en 2010, à raison d'un trimestre supplémentaire par an depuis le 1er juillet. Et voilà que les experts du COR préconisent maintenant pour ceux nés à partir de 1955 de porter à 41 ans et demi la durée de cotisation pour une retraite à taux plein, soit un trimestre de plus par rapport à l'allongement déjà inscrit dans la réforme Fillon de 2003. Pour les syndicats, il y a là la perspective d'une « double peine » pour les salariés concernés : recul de l'âge légal et recul de l'âge requis pour toucher une retraite sans décote... Les fédérations de retraités CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, FO et UNSA qui avaient déjà prévu de se retrouver dans la rue le 6 octobre prochain pour l'augmentation du pouvoir d'achat des retraités et la prise en charge de la dépendance par la sécurité sociale pourraient bien voir ce jour-là les futurs retraités grossir leurs rangs !
Le COR, instance indépendante où sont représentés ces même syndicats, rappellera que la réforme de 2003 soutenue à l'époque par la CFDT, prévoyait de relever la durée de cotisation en fonction des gains d'espérance de vie. Mais le passage à 41 ans et demi n'était prévu qu'en... 2020. Trop tard selon les nouveaux calculs du COR qui se basent sur une réactualisation par l'INSEE de ses projections sur l'espérance de vie des Français. Comme quoi une bonne nouvelle peut en cacher une moins bonne.
En remettant sur le métier le sujet des retraites, le COR embarrasse à la fois le gouvernement et l'opposition. Il contredit le discours du président de la République qui vante à chacun de ses déplacements le sauvetage des régimes de retraites par ses soins. Il souligne encore plus le caractère très théorique d'un retour à l'âge légal de 60 ans inscrit dans le projet socialiste dès lors qu'il faudra de toute façon cotiser de plus en plus longtemps pour avoir une retraite décente.
Reste à savoir maintenant si le gouvernement suivra sans tarder la préconisation des experts du COR et dans ce cas la traduira par un décret avant la fin de l'année. À moins qu'il décide d'allonger son propre délai de réflexion pour éviter un taux plein de mécontentement en 2012 dans la classe d'âge de Nicolas Sarkozy né en 1955 !
Le passage à 41 ans et demi de cotisations pour une retraite à taux plein n'était prévu qu'en... 2020. Trop tard selon les nouveaux calculs du COR.
E.F.
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