La règle d’or Sarkozy

La Règle d’Or est le nom du projet de Nicolas Sarkozy et du gouvernement Fillon qui souhaitent inscrire dans la constitution des règles pour assurer l’équilibre budgétaire de la France à moyen et long terme. Cette règle économique est pourtant d’abord comprise comme une opération de communication politique de Nicolas Sarkozy pour piéger le parti socialiste. Et en effet, la règle d’or politique est en marche.

1. Règle d’or budgétaire : encadrer le budget de la France

   Le projet de loi de réforme constitutionnelle visant à intégrer de nouvelles règles pour garantir l’équilibre du budget de la France a été adopté au parlement, le Sénat et l’assemblée nationale l’ont voté le 13 juillet 2011. Mais pour qu’une réforme de la Constitution puisse avoir lieu, il faut que son objet soit adopté aux 3/5 des parlementaires au Congrès. Le congrès est la réunion de l’Assemblée et du Sénat à Versailles. Or, les précédents votes ont pu valider le projet grâce à la majorité présidentielle, mais les parlementaires socialistes en ont systématiquement refusé l’inscription de la Règle d’Or dans la constitution, considérant qu’il s’agit d’une manipulation politique.

2. Règle d’or politique : déstabiliser l’adversaire

   L’actuel président Sarkozy ne devrait présenter officiellement sa candidature à l’élection présidentielle qu’en mars 2012. Pourtant, la campagne est déjà engagée. La règle d’or est déjà envisagée comme le sujet de conversation principal à l’université d’été de l’UMP à Marseille du 2 au 4 septembre 2011. La règle d’or de Nicolas Sarkozy est comprise à droite comme à gauche comme un astucieux piège tendu au parti socialiste. Soit le PS refuse l’inscription de l’encadrement du budget français dans le marbre et il passe pour irresponsable, soit il donne raison à Sarkozy et il risque d’être accusé de suivisme de l’UMP. Dans tous les cas, le parti socialiste doit défendre sa position et est au pied du mur Présidentiel. Sarkozy ne peut en l’état, c’est-à-dire sans la certitude d’un consensus mesuré à 3/5è des votants, convoquer les parlementaires au Congrès de Versailles. Le PS est d’abord tenu de préciser sa position, publiquement.

   
   

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   E.F.